Josquin arpentait les rues étroites d’un vieux quartier de la ville de Gwangju, un quartier qui n’avait pas encore été démolit pour être transformé en route ou en bulding. Toutefois, fait remarquable, un grand nombre de toits de ces maisons au style et au gabarit anciens avait été remplacées après la guerre de Corée, d’après ce qui lui avait été dit, par des toits en tôles bleues ou oranges.
Tout en marchant le jeune homme repensait à la lettre qu’il avait reçue la veille et qui lui apprit la cessation d’activité de la ferme de ses grands-parents. Abel et Louise étaient à la retraite maintenant, cependant, parmi leurs cinq fils l’un d’eux avait repris l’activité familiale depuis plusieurs années. (Par respect pour cet oncle et ses enfants, Josquin n’est jamais allé, de retour en France, interroger ses cousins ou son oncle pour savoir pourquoi cette cessation d’activité était-elle devenue nécessaire dans un environnement où l’élevage de bovins se portait plutôt bien.)
À cette lettre Josquin fit une réponse. Il y déplorait cette cessation d’activité presque tout autant que son incapacité à conjurer le sort. En effet, il n’avait ni diplôme dans l’agriculture ni épargne pour reprendre ou racheter une ferme. Et puis, de toute manière, il était à plus de 10 000 kilomètres de ses racines et surtout bien emmêlé entre rêves et cauchemars…
